Parole levée, vent debout ou chant intérieur, la poésie manifeste dans la cité une objection radicale et obstinée à tout ce qui diminue l’homme, elle oppose aux vains prestiges du paraître, de l’avoir et du pouvoir, le vœu d’une vie intense et insoumise.
Elle est une insurrection de la conscience contre tout ce qui enjoint, simplifie, limite et décourage. Même rebelle, son principe, disait Julien Gracq, est le “sentiment du oui”.
Elle invite à prendre feu. Jean-Pierre Siméon
Dans le cadre de l’opération Bibliothèque Insoumise, la Bibliothèque George Orwell des Territoires de la Mémoire vous propose une exposition sur la Poésie Insoumise.
La poésie, c’est créer, c’est faire. Elle exprime la vision du monde du poète qui est en chacun de nous. Création artistique, façon d’habiter pleinement et humainement, recherche de la beauté, enjoliveur du réel et arme de combat, la poésie est sans doute tout et plus à la fois. Elle est aussi démocratique, elle peut être par tous et pour tous, originale, modeste, maladroite, du quotidien, dans l’image, dans le mot, dans le regard ou dans l’action, elle est à la portée de chacun d’entre nous.
La poésie insoumise est l’expression cinglante d’une désobéissance à un acte, à un événement, à un « quelque chose » qui nous indigne, nous nie, nous met en rage, elle est la marque d’une volonté de changer la société.
Lors de cette exposition, vous découvrirez des extraits de poèmes écrits sur du papier, sur des murs, des poèmes récités, de la poésie imagée et des objets déposés par vous, ainsi que les résultats de deux ateliers, un d’affiches-slogan et l’autre d’attentats poétiques.
Le dossier “Poésie insoumise : une questionneuse enragée” sera disponible. Il présentera l’état de nos réflexions sur ce qu’est la poésie, ce que signifie, pour nous, l’insoumission et un chapitre sera consacré à la résistance poétique pendant la Seconde Guerre mondiale.
