Le conseil d’Etat rejeté vendredi le recours en suspension, en extrême urgence, déposé contre la mise en œuvre du permis de lotir de la société Matexi en bordure du parc de la Chartreuse à Grivegnée. Il s’agit de construire 35 maisons et une dizaine d’appartements pour lesquels le promoteur immobilier a reçu un permis de bâtir.

Théoriquement, Matexi pourrait dès à présent entamer les travaux en commençant par un travail de débroussaillage et d’abattage d’arbres (même si le recours en annulation du permis est toujours en cours qui peut prendre plusieurs mois, voire des années). Mais, depuis la semaine passée, un campement appelé “Pic Vert” et des barricades ont été érigés avec des palettes et divers matériaux afin d’empêcher le passage des engins de chantier. “On ne construit pas un éco-quartier sur un espace vert“, résume un militant de cette ZAD (zone à défendre). Les entrées du site ont été bloquées et la vingtaine de militants écologistes venus d’horizons divers, qui restent sur place, semblent prêts à défendre cette bande de nature à coups de pierres.

L’on comprend aisément que les riverais de la rue Thier de la Chartreuse préfèrent conserver de la végétation en face de chez eux plutôt que de voir surgir des maisons sur l’autre trottoir. “Rappelons néanmoins qu’il ne s’agit que de 2,6 hectares, sur un domaine qui en compte 42 et dont une bonne partie est déjà protégée, et non d’urbaniser tout le domaine comme on l’entend chez certains adeptes du NIMBY (attitude du “surtout pas chez moi”, ndlr)“, tempère Pierre Michaux, président de l’ASBL La Chartreuse. Cette association a pour but l’étude, la protection et la mise en valeur du site de la Chartreuse, ancien fort militaire. “Matexi, en voulant entamer ses travaux, ne fait que se conformer au permis de bâtir obtenu et avait obtenu l’autorisation d’abattre tous les arbres qui se trouvaient sur ses 2,6 ha sans que personne n’y trouve à redire en 2008.

Et d’ajouter que le permis obtenu par Matexi “est conforme au plan de secteur défini par les autorités régionales. Il est donc curieux que ce soit maintenant que des gens, dont peu de riverains, rappelons-le, commencent à vouloir empêcher ce qu’ils avaient accepté il y a longtemps.

Un éclairage que ne partage évidemment pas l’association de riverains “Un Air de Chartreuse” qui parle aujourd’hui de poumon vert de la rive droite, de période de nidification des oiseaux, de zone humide pour capter les inondations, de biodiversité, d’arbres abattus qui ne repoussent pas de sitôt… et en appelle au Collège communal.

Lors du dernier conseil communal, le bourgmestre avait laissé entendre qu’aucune action de police ne serait menée pour déloger les défenseurs du site avant que la décision du Conseil d’Etat soit connue. Mais maintenant, la police pourrait intervenir pour évacuer la ZAD manu militari.


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