Fin de semaine dernière, les Conseils d’Administration d’Enodia et de Brutélé ont voté la vente de VOO à Orange, bouclant ainsi enfin un processus de rachat qui aura mis des années à se finaliser. Le processus d’ouverture du capital de Voo avait en effet été lancé par Nethys en mai 2021 dans le cadre de la réorganisation du groupe. Mais cela ne s’est pas fait sans esclandre, le PTB s’opposant farouchement à cette décision qui “prive les pouvoirs publics et les citoyens d’un outil public stratégique”, estime Damien Robert, présent lors du processus.

“Ces câbles wallons qui permettent aux autoroutes de l’information de fonctionner ont été vendus à une multinationale qui ne l’achète pas pour améliorer le service public mais pour faire un maximum de profit pour ses actionnaires. Cette vente privera aussi les communes et la province d’une rentrée stable et régulière de dividendes”, regrette-t-il. La transaction bénéficiera en effet aux pouvoirs locaux via une rentrée d’argent en “one-shot”.

En fait, Orange Belgique a valorisé VOO à hauteur de 1,8 milliard d’euros, acquérant par la même occasion 75% des parts de la société, moins une action, a précisé l’entreprise dans un communiqué, Nethys gardant les 25% restants. Cette acquisition est très intéressante pour Orange, puisqu’elle va lui permettre d’enfin déployer une offre internet fixe et de télévision sur tout le territoire, alors que jusqu’à présent la société devait louer les installations de ses concurrents.

L’opération rapportera ainsi quelques 940 millions qui serobt utilisés comme suit. D’abord, Nethys aurait prévu de verser 150 millions sous forme de dividendes exceptionnels à sa maison-mère Enodia, qui seront ensuite redistribués à ses actionnaires que sont la Province et ses communes associées.

La Province devrait ainsi recevoir la coquette somme de 75 millions, la Ville de Liège une dizaine de millions et Seraing environ 5 millions. Le reste de l’argent sera réparti entre les autres communes actionnaires, sauf celles qui ne font pas partie du secteur télécoms.

Ensuite, une centaine de millions seront utilisés pour accompagner les pouvoirs locaux dans la transition énergétique de leurs bâtiments, ce qui devrait alléger les factures d’énergie des Communes et des Villes dans le futur.

Le reste des investissements, 500 millions, sera injecté dans des filiales satellites, comme Elicio (250 millions), spécialisée dans le développement de l’éolien, la Socofe (150 millions), ou encore Noshaq (40 millions), ce qui permettra à la société de devenir son premier actionnaire.

Enfin, 140 millions seront affectés aux besoins de trésorerie de Nethys et de sa maison-mère Enodia.

Grâce aux investissements réalisés dans ses filiales, Nethys prévoit de verser 16 millions d’euros de dividendes à sa maison-mère Enodia en 2024, et 28 millions en 2025 et 2026.


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