Ca chauffe à l’école fondamentale communale Lycée Léonie de Waha, qui accueille les enfants en immersion anglaise de la 3e maternelle à la 6e primaire. D’un côté, l’échevin de l’Instruction publique parle d’une consultation des parents qui est en cours. De l’autre, l’association de parents considère qu’elle est mise devant le fait accompli: “Les parents se sont vu notifier par les inspectrices de la Ville que la décision était prise de scinder l’école en 2 implantations: une moitié ira à l’école Benserg, dans le haut de la rue Saint-Gilles, avec des classes francophones séparées. Et l’autre moitié resterait à Waha pour un an puis sera déplacée on ne sait où… mais la rumeur parle du fond de Saint-Léonard.”

Les raisons invoquées pour ce déménagement émanent pourtant d’une partie de l’équipe éducative, de certains parents et de la direction qui ont mis en avant les difficultés de cohabitation entre les 330 plus jeunes et les 800 à 850 adolescents du secondaire (et leurs incivilités) qui partagent la même cour de récré et certains couloirs. Le primaire n’a, en outre, pas le contrôle sur les entrées et sorties dans le bâtiment. “Il n’y a heureusement pas eu de drame du côté des élèves lors de l’attentat de mai 2018. Mais, en cas de panique est-ce que ce sont les ados du secondaire ou bien les jeunes enfants de maternelle ou du primaire qui seraient victimes d’un mouvement de foule? “, a lancé mardi le directeur du fondamental, lors d’une réunion d’information et d’échange.

Il reste qu’une part importante des parents craint maintenant ce déménagement. Ceux qui avaient misé sur une école implantée en plein centre-ville et facilement accessible en transports en commun, proche de leur lieu de travail ou de leur domicile déchantent.
On a cherché un bâtiment pour accueillir tout le monde, soit une vingtaine de classes, mais nous n’avons pas trouvé. En tout cas, personne ne sera mis à la porte!“, insiste l’échevin Stassart. “La création d’une nouvelle implantation permettrait aux enseignants volontaires de se déployer et de créer un nouveau projet enthousiasmant. Il y a 160 places maximum à Bensberg et il me revient qu’une soixantaine de familles seraient déjà intéressées d’y aller.” On verra ce qu’il en est après que les parents auront fait leur choix entre les deux en répondant au questionnaire qu’ils recevront ce vendredi. “Il y a deux classes par année et on peut dédoubler. Cela ne règle pas tous les problèmes mais, en tout cas, les parents qui le souhaitaient pourront trouver une partie plus aérée et sans promiscuité avec les secondaires, à Bensberg. Et la diminution du nombre permettra à ceux qui resteront à Waha d’occuper seuls le rez-de-chaussée sans plus être dispersés dans le bâtiment“, note l’échevin.

“Cela va nuire au projet pédagogique!”

Il n’y a pourtant pas d’urgence et l’on agit dans la précipitation alors que nous demandons une solution structurelle et globale“, tempête Laurent Mullens, de l’association de parents, qui s’oppose au déménagement. “Cela va démanteler l’une des écoles qui fonctionne le mieux à Liège avec 150 demandes par an pour seulement 25 acceptations et conduire à un dé-tricotage du projet pédagogique. En effet, cette école, berceau de l’immersion anglaise en Fédération Wallonie-Bruxelles, fonctionne avec de nombreux enseignants binômes (un pour le français, un pour l’anglais) et des cycles de deux ans pour la majorité. Séparer les enseignants ou les directions impacte de facto le projet pédagogique de l’école. Il est par ailleurs difficile de trouver des ‘native speaker’ comme enseignants. Pour pallier cette carence, les instituteurs viennent souvent en soutien à des collègues absents, ce qui sera impossible si on éclate une fois de plus le corps enseignant.

Les inspectrices ont indiqué que la ou les décisions sur le devenir des classes concernées interviendront le 15 mai.


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