La Fédération européenne des journalistes (FEJ) a alerté lundi la “Plateforme pour renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes” sur la situation de deux journalistes d’investigation belges, dont le Liégeois David Leloup (et Tom Cochez du site web flamand Apache) qui sont la cible de plaintes multiples émanant d’entreprises ou d’individus du monde politico-financier liégeois. David Leloup avait notamment sorti l’affaire Publifin.

Suite à une série d’articles publiés entre avril 2017 et décembre 2018, dans l’hebdomadaire “Le Vif-L’Express” sur une affaire de corruption impliquant le député fédéral socialiste Alain Mathot et sur les affaires de la société Nethys, dirigée par Stéphane Moreau, ancien bourgmestre socialiste de la commune d’Ans, David Leloup a été la cible de cinq plaintes et de deux menaces de plaintes, en un peu moins d’un an, entre le 5 janvier et le 28 décembre 2018. Le journaliste doit notamment répondre d’une plainte pénale déposée par la société Semeb et de quatre plaintes au Conseil de déontologie journalistique (CDJ), déposées par Alain Mathot et les sociétés Nethys SA et Ogeo Fund. Deux autres menaces de plaintes judiciaires ont été annoncées par l’homme d’affaire bruxellois Dominique Janne et par Ogeo Fund.

L’Association des journalistes professionnels (AJP) dénonce un “harcèlement” et a mis un avocat spécialisé à disposition de David Leloup.
Le rédacteur en chef du Vif/L’Express, Thierry Fiorilli, a réagi dans un article: “Le Vif/L’Express ne se considère pas au-dessus des règlements, du code de déontologie journalistique et des droits dont dispose chaque citoyen, mis en cause ou non dans l’un des articles du magazine, d’y réagir. Il assume et donne suite aux demandes de droit de réponse, il accepte parfaitement que des plaintes soient déposées devant le Conseil de déontologie journalistique. Pour autant, nous percevons bel et bien dans cette succession de plaintes, après chacun de nos articles consacrés soit à Alain Mathot et son entourage soit à Stéphane Moreau et Nethys/Publifin, une volonté de leur part de rendre coup pour coup. Elle est légitime : si nous nous sentons harcelés par leur plaintes, ils doivent se sentir harcelés par nos enquêtes.

Il poursuit: “Mais la systématisation de ces plaintes, le fait que pour certaines des articles ou des post sur les réseaux sociaux datant de plusieurs années (!) ont été exhumés, le temps et les effectifs qu’elles ont dû exiger pour être rédigées et argumentées, le nombre très élevé de points qu’elles comportent (nous obligeant donc, nous aussi, à y consacrer des heures et des heures) et le recours à un avocat de renom (qui défendait auparavant plutôt les journalistes d’investigation) nous font penser que, tant pour Alain Mathot que Nethys, David Leloup et Le Vif /L’Express sont devenus des cibles, des “hommes à abattre”, des adversaires à épuiser, des ennemis à intimider. Pour que ce genre d’enquêtes cesse.


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