Selon le rapport annuel de Belgian Games, la coupole des fédérations de jeux vidéo en Belgique, le chiffre d’affaires du secteur représentait 82 millions d’euros dans notre pays l’année passée. Mais sur les smartphones et autres appareils, certains jeux ne sont pas forcément pris en compte. A titre de comparaison, le marché du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles était annoncé à 239 millions € en 2020 par l’Association des éditeurs belges. S’il ne le dépasse pas encore, le gaming ne se situe plus à la marge et mérite d’être étudié à l’université, au même titre que d’autres produits culturels.

Le cours de culture vidéoludique dispensé à l’ULiège, qui s’adresse en option à tous les baccalauréats de la faculté de philosophie et lettres, est désormais dans le programme officiel des cours. Auparavant donné de manière informelle, il fait maintenant partie de la charge du professeur Björn-Olav Dozo, nommé chargé de cours au début de cette année académique. Depuis 2013, les recherches de ce romaniste portaient principalement sur le jeu vidéo en tant qu’objet culturel. Il est notamment l’un des cofondateurs du Liège Game Lab. Il explique: “L’un des objectifs du cours est d’articuler les jeux vidéo avec la littérature, le cinéma ou la BD, de les détricoter et de leur appliquer des outils d’analyse. Certains relèvent par exemple du genre policier ou de science-fiction. Quelles sont leurs caractéristiques ? Quand sont-ils apparus?

Le cours ne consiste évidemment pas simplement à choper les manettes, flanqué d’un litre de soda et d’un sachet de chips, puis à s’immerger dans le monde virtuel jusqu’à ce que le concierge tambourine à la porte. Mais il est tout de même question de moments consacrés à des parties en duo durant lesquelles un étudiant joue pendant que l’autre commente sur la base d’éléments compris plus théoriquement au cours.

Et, à 42 ans, Björn-Olav Dozo n’est pas en reste. “Je ne suis plus un joueur acharné mais je joue encore régulièrement, aussi pour tester un certain nombre de jeux et alimenter continuellement ma vision d’ensemble. Je profite également de parties de Mario Kart avec mes enfants. Et, pour moi, c’est plutôt Forza Horizon ou Cuphead où je suis, il faut le dire, assez mauvais. Mais je pense que, sur un objet culturel, la notion de performance est dépassée et reste un peu trop ‘enfermante’. La gaming s’ouvre maintenant aux associations, aux lieux publics, aux musées… et devient de plus en plus un outil de médiation ou de dialogue entre les générations.
Pour l’examen, inutile de miser sur de gros scores à l’écran pour tenter d’échapper aux questions ouvertes d’analyse !


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