Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, l’université du 3e âge n’est pas une bouture de l’ULiège. Mais les deux sont toutefois liées dans la mesure où, au sein de l’Association Internationale des Universités du Troisième Age, chaque entité est chapeautée par une véritable université. A Liège, l’U3A (ainsi acronymée) fut d’ailleurs l’une des premières de Belgique et même d’Europe. Ses activités ont démarré en 1977 avec des conférences hebdomadaires présentées pour les seniors dans le cadre de l’Université de Liège, avec d’autres comme des cours de langues ou des animations artistiques et sportives.

Aujourd’hui, l’U3A est une ASBL regroupant autour de 4000 membres, logée dans l’enceinte du marché couvert de Droixhe. Des formations diverses y sont dispensées par des professeurs issus de différentes filières académiques dans des domaines variés: art, littérature, informatique, sciences, fiscalité, musique, philosophie…
Ce pétrin du savoir pour têtes grises, on le verrait ronronnant et à peine dérangé par le craquement gourmand de spéculoos rescapés d’un bain de café. Or, depuis plusieurs jours, un groupe de rebelles échauffés par l’ambiance “gilets jaunes” rejoue mai 68 en défiant l’autorité.

En réalité, ce sont les dernières élections pour l’assemblée générale et le conseil d’administration qui ont fait décoller la tension des seniors. L’un d’entre eux, fraîchement élu, dénonce le manque de transparence des administrateurs de l’ASBL et propose de faire participer, en qualité de simples témoins passifs, des personnes non élues. Bien (trop) peinards entre eux, ses collègues déjà installés font barrage pendant que d’autres “étudiants” se joignent au frondeur. “Il y a un vrai problème démocratique. D’abord, on a dû voter pour des gens à propos desquels on ne savait quasiment rien et qui ne pouvaient même pas indiquer leurs coordonnées sur les supports présentant les élections pour qu’on puisse les interroger. Puis ce sont les résultats qui n’ont pas été suffisamment rendus publics. On dirait que les administrateurs semblent vouloir fonctionner dans un confidentiel entre-soi. Ils trouvent même des astuces pour exclure certains nouveaux élus des réunions“, balance une assidue des cours.

Du coup, c’est pas l’ambiance dans les couloirs. On se dispute pour des places de parking avant les excursions, on proteste à coup d’e-mails et on en appelle à l’université pour distribuer des punitions et provoquer de nouvelles élections. “En plus, l’employée qui gère le secrétariat ne répond pas aux questions et se comporte comme la dirigeante de l’association“, envoie un autre contestataire qui ne comprend même pas si les cartes de membres qu’elle délivre sont réelles.
La secrétaire concernée, que nous avons jointe par téléphone hier, n’a effectivement pas souhaité nous répondre et renvoie, dans un grincement de dents, vers son président… qui ne nous a pas (encore) recontactés. Une assemblée générale aura lieu aujourd’hui à 17h15. Après ça, on espère que tout ce petit monde sera au lit avant d’avoir l’idée de bloquer le port pétrolier de Wandre.


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