C’est dans l’arrière-cour fort accueillante de la brasserie Sauvenière que la rencontre a lieu. L’homme est chaleureux, le contact est facile. Il faut dire que Claudio Mystero adore aller à la rencontre des gens. Ce néophyte de la musique (il a découvert la guitare à l’âge de 6 ans) a notamment joué aux côtés de Joe Cocker fin des années 90. Une expérience qui a fait de lui un artiste imprévisible dont le « live » est l’unique raison d’être.

Claudio Mystero fait indubitablement partie de ces chanteurs qui prennent un énorme plaisir à être sur scène et à communier avec le public. Il lui arrive d’ailleurs souvent de se mêler aux spectateurs simplement parce qu’il en ressent le besoin. « Il y a une énorme différence entre la scène et mes albums », nous confie-t-il, « Je me laisse aller et j’adore ça ! Une fois, il m’a pris l’envie de jouer un solo de 45 minutes, les musiciens ont craqué, (rires), il n’ont pas suivi… »

L’artiste se décrit lui-même comme quelqu’un d’imprévisible qui réagit à l’instinct. Chaque concert de Claudio est du coup unique et l’exercice est loin d’être facile pour ses musiciens , très souvent obligés d’improviser : « Le live est ma raison d’être, je fais de la musique pour être sur scène et jouer. Moi, ceux qui s’endorment, je vais les chercher et je les réveille ! Et c’est valable aussi pour mes musiciens : c’est dur mais ils doivent assumer. Du coup, je ne joue pas avec n’importe qui. »

” Impossible de savoir à l’avance dans quelle langue je vais composer “

Et cette part d’imprévisibilité se retrouve également lors de la composition de ses chansons. L’artiste est polyglotte : outre l’Italien, sa langue natale, il parle aussi très bien Français, Allemand, Anglais, Luxembourgeois, Espagnol, Portugais et un peu de Russe. Le choix de la langue est donc vaste au moment de l’écriture : « Impossible de savoir à l’avance dans quelle langue je vais composer, c’est la mélodie qui me dicte mon choix. Les accords m’inspirent et ça vient instinctivement, même s’il est vrai que je préfère l’Italien pour les chansons romantiques, par exemple. »

Lorenzo Ponoz, l’organisateur de LiegItalia, recherchait pour son festival des artistes capables de se produire en Italien : « C’est une découverte », dit-il, « On a entendu parler de lui un jour à la radio et on s’est rendu compte qu’il collait avec l’image de l’événement. On recherchait aussi quelqu’un d’engagé ».

Le dernier album du chanteur, « Un amore Mai perso », aborde en effet des thèmes qui vont dans ce sens et qui sont chers à l’auteur : l’amour, l’amitié, la liberté, les inégalités, etc. “Mes chansons sont des témoignages, je parle de ma vie, de mes relations, des événements qui m’interpellent également. La première chanson de l’ album est dédiée à Udai Faisal, un bébé de cinq mois mort de malnutrition au Yémen, une image qui a fait le tour de la planète.” Claudio Mystero se dit en effet préoccupé par les horreurs de la guerre et les crises humanitaires. Il a également construit une école avec ses fonds propres en 1989 sous le régime de Pinochet.

Claudio Mystero se produira place Saint-Lambert de 19h45 à 21h00 dans le cadre du Festival LiegItalia pour un concert caritatif au profit des victimes du séisme survenu en Italie cette année

Laurent Cavenati


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