Une pétition adressée au bourgmestre et au conseil communal circule actuellement sur le web pour dénoncer le règlement liégeois en matière de mendicité. Au départ d’une anecdote qu’elle relate, Leila Scheurette demande la révision du règlement et la mise en place de solutions plus humaines.

Après qu’un homme lui ait demandé une cigarette place Cathédrale, elle raconte qu’une femme a traversé la rue pour lui demander de lui répéter ce qu’il lui avait demandé.. avant de montrer son badge de police. Puis de demander (avec un collègue) à l’homme de se mettre près du mur afin de lui infliger une sanction. “Je leur demande de quel droit ils se permettent de traiter de cette manière cet homme visiblement usé par la vie, aux vêtements certes vétustes mais toutefois très poli. Le policier agacé me répond que demander une cigarette est un acte de mendicité, donc punissable”, relate Leila.

Puis elle ajoute: “J’ai revu le SDF en question, très touché, il m’a confié avoir passé six heures aux cachot. S’il est normal de prendre six heures pour une cigarette, combien en faudrait il pour des délits concernant l’argent public par exemple?

La pétition, qui  déjà été signée par 1 626 personnes,  a reçu le soutien d’Ecolo Liège qui rappelle dans la foulée que la mendicité est un délit dans notre ville depuis 2009 et qu’une personne en train de mendier peut être arrêtée administrativement et privée de liberté durant 12 heures. Ecolo s’était opposé à ce règlement communal inefficace, “qui ne résout pas les difficultés de pauvreté rencontrées par les personnes qui mendient”.

Cependant, derrière l’émotion que peut susciter l’anecdote qui a fait naître la pétition, il est permis de douter que le simple fait de demander (mendier?) une cigarette puisse mener au cachot, dans note cité. “Il n’y a pas d’instructions particulières pour être plus stricts par rapport au règlement existant sur la mendicité“, insiste Jadranka Lozina, porte-parole de la police de Liège. L’application du règlement s’était «durcie» en 2012 lorsque la procureure du roi de Liège avait validé une mesure prise par le bourgmestre selon laquelle un mendiant pouvait être arrêté administrativement pour une durée maximale de 12 heures s’il en était à sa troisième «récidive».

C’est la répétition des faits de harcèlement qui entraîne d’éventuelles poursuites par la police“, explique la représentante de la police liégeoise tout en supposant, sans remettre en cause la sincérité du récit, que c’était peut-être le cas cette fois-là.

 


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