Avec de tels atouts, le lieu risque de faire se lever de leur canapé un certain nombre d’organisateurs de concerts et de soirées qui avaient le dynamisme freiné tant par les coûts de location de salles que par les problèmes de voisinage. Depuis quelques jours, une nouvelle salle de concerts fonctionne en plein cœur du Carré avec l’ambition d’accueillir dans de bonnes conditions (sécurité, capacité, son, vestiaires, loges…) et pour un prix très abordable, de petits groupes pop-rock, folk… ainsi que du DJing qualitatif.

D’une capacité tournant autour des 400 places, le “Tête de boeuf” est le résultat de l’association de quatre personnalités du Carré animées par l’envie de redonner ses lettres de noblesse au plus célèbre périmètre liégeois. Cela, en faisant venir des artistes en devenir et des découvertes de tous styles mais qualitatives. Et, seize semaines par an, le lieu hébergera également des guindailles estudiantines comme c’était le cas lorsque le lieu s’appelait la Basse Cour, avant les travaux et son changement de nom.

Nous sommes le plus grand espace du Carré et le meilleur rapport qualité-prix de la ville“, assure Antoine Bini, l’ancien patron de la Cour Saint-Jean, qui résume l’équation: “Sono, nettoyage et charges comprises, on est à 700€ pour un organisateur qui peut en outre exploiter le bar. Or avec 80 personnes qui paient 5€ d’entrée et boivent chacune deux bières, la salle est payée.” Mais l’espace peut aussi se scinder, précisent Franco Liessens et Christophe Lecrenier, qui s’occuppent aussi respectivement du Géographic et du Saloon.

Freddo Rinné, l’ex-boss de l’Escalier, qui cumule 25 années dans l’organisation de concerts -notamment à l’époque de la Soundstation- ajoute: “Il y a un vivier énorme de talents, par définition un peu fauchés, qui n”avaient pas la possibilité de s’exprimer à des prix abordables et avec une bonne structure. L’attractivité du Carré et le nombre de personnes qui le fréquentent constituent une zone de chalandise qui drainera naturellement une partie du public sans avoir à faire de promo. Et pour ce qui est des groupes, il sera certes un peu plus compliqué de débarquer du matériel en soirée mais, par contre, un hébergement pour les groupes est possible à l’étage, avec des douches.

Cette initiative, particulièrement adaptée aux petits organisateurs d’événements ou aux artistes en train de se faire connaître, rappelle les dynamiques culturelles impulsées par ces lieux (hélas) éphémères que furent le Pheonix Club (jadis situé rue de la Sirène) ou, plus récemment, le Fiacre, qui avait tiré sa révérence en 2013 place Saint-Denis. Tous deux avaient en effet dû baisser le rideau à cause de plaintes de riverains par rapport au bruit occasionné. Dans le Carré, où le tapage nocturne n’est pas une insulte, les soirées pourront se prolonger jusqu’à l’heure où le chant des oiseaux raccompagne les noctambules hypnotisés par un acouphène résiduel.

Renseignements et agenda complet sur : www.tetedeboeuf.be

(Aux murs, les graphes des artistes liégeois Toska et Cubato)


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