Le tribunal correctionnel de Liège a condamné hier à 14 mois de prison (avec sursis pour la moitié) le propriétaire du bâtiment de la rue Léopold qui avait explosé en 2010 à cause d’une fuite de gaz. Mehmet Calik, accusé d’être un marchand de sommeil, avait déjà été condamné l’année passée par le tribunal correctionnel de Liège à une peine de 9 mois de prison avec sursis de 3 ans, 22.000 euros d’amende avec sursis ou 1 mois de prison ainsi qu’à une confiscation par équivalent de 9.800 euros, plus 4000 euros de frais de justice.

Cette fois, le tribunal a estimé qu’il avait fait preuve de négligence dans sa gestion des travaux du bâtiment où il avait, entre autres, équipé les 4ème et le 5ème étages d’installations au gaz, passant par un faux-plafond non ventilé. Cela, avec un ami qui, comme lui, n’avait pas les compétences suffisantes. L’expertise a en outre montré que, vraisemblablement pour loger les sans-papiers qui habitaient dans son immeuble dans des conditions précaires, il est intervenu plusieurs fois sur les compteurs, brisant le scellé placé sur un de ceux-ci. Il est donc reconnu coupable d’homicides involontaires et de coups et blessures involontaires par défaut de prévoyance et de précaution. Une amende de 2750 euros complète le verdict.

Le tribunal a par ailleurs accordé la suspension du prononcé au service de prévention des pompiers de Liège (défaut de précaution et de prévoyance). Et il a par contre acquitté les deux agents du Service de sécurité et de salubrité publiques (SSSP) de la Ville de Liège qui étaient également mis en cause. Ces deniers n’avaient pas pour mission de vérifier tout l’immeuble mais seulement le 3e étage et le rez-de-chaussée.

Le service prévention des pompiers de Liège avait imposé au propriétaire la certification de son installation et devait donc revenir par la suite vérifier sont étanchéité. Or, dans une organisation semble-t-il bricolée, le bâtiment de la rue Léopold n’avait pas été surligné au fluo dans la liste de ceux à visiter. Il est également étonnant que lors d’une alerte au gaz survenue quatre jours avant l’explosion, personne n’ait relevé que la visite de vérification en question n’avait pas été faire.

Une avocate des parties civiles, Me Spadazzi, s’est néanmoins dite étonnée que les agents du SSSP soient acquittés mais que les pompiers soient condamnés alors que, selon elle, les deux ont commis des fautes qui sont liées.


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