La découverte, le 14 décembre 2020, de plus d’une tonne de cocaïne au port autonome de Liège a éveillé des préoccupations quant à son utilisation potentielle comme point de passage pour le trafic de drogue. Bien que cette saisie puisse résulter d’erreurs logistiques ou d’activités désorganisées des trafiquants, elle soulève la possibilité de l’implication du port dans ces activités. La RTBF et l’Echo ont enquêté.

Actuellement, aucune autre affaire judiciaire en cours n’implique le port de Liège dans le trafic de drogue, mais l’attention se porte plutôt sur Liege Airport, où des réseaux criminels opèrent, important de la cocaïne depuis l’Amérique du Sud ou des produits chimiques pour des drogues de synthèse depuis la Chine par avion.

Reste la nécessité d’une approche proactive pour le port de Liège centre de transport intermodal important. Il est en effet étalé sur 33 zones pour près de 400 hectares et est un port intérieur belge stratégiquement situé, connecté aux réseaux routier et ferré. Plus de 16 millions de tonnes de marchandises ont transité en 2023 par les 33 zones portuaires liégeoises (trafic global eau-rail-route).

Malgré une augmentation du trafic de conteneurs au cours des dernières années, les contrôles coordonnés des douanes et autres services d’inspection au port de Liège ont été rares, selon des observations sur le terrain. Certains acteurs du port expriment des inquiétudes quant à cette situation, affirmant que la croissance du trafic n’a pas été anticipée et que les mesures de sécurité sont insuffisantes. Pour un policier, le manque d’information peut induire un aveuglement pour ce qui est du port.

La Mupol, association des manutentionnaires et usagers du port de Liège, partage ces préoccupations et affirme avoir régulièrement interpellé la direction générale du port sans effet. Malgré leurs alertes, les entreprises privées du port constatent l’absence de mesures efficaces pour protéger les terminaux contre les activités criminelles.

Du côté de l’administration du Port autonome, on indique que des mesures préventives sont envisagées, notamment des travaux de rénovation de l’éclairage, la participation à des organismes nationaux de sécurité, et l’extension de la certification ISPS aux terminaux fluviaux de conteneurs liégeois.
Cependant, les concessionnaires privés restent sceptiques quant à l’efficacité de ces mesures, estimant qu’elles prendront des années à être mises en place et ne dissuaderont pas les trafiquants.


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