Alain Mathot a pris «des précautions qu’habituellement seuls les mafieux utilisent“, peut-on lire dans un procès-verbal du dossier Intradel mis en lumière par le Vif. Le député-bourgmestre de Seraing a codé sur son ordinateur le numéro de téléphone de Philippe Leroy (en faisant +1 à chaque chiffre), son corrupteur présumé, qui est en aveux et affirme avoir remis 700.000 euros en cash à l’élu. Ce dernier, qui était alors conseiller communal à Flémalle, avait en outre acheté une carte de GSM prépayée anonyme deux jours après les premières perquisitions du 1er octobre 2008.

Il avait aussi demandé à Belgacom d’envoyer un télégramme international (qu’il pensait non-répérable) à son ami Léon-François Deferm pour lui communiquer son nouveau numéro anonyme et lui suggérer de faire de même. Quel lien entre les deux hommes? L’enquête judiciaire a démontré que Deferm a touché un million d’euros d’Inova dans le cadre du marché public pour construire l’incinérateur d’Intradel à Herstal… «pour des prestations invérifiables». Ce million faisait partie, selon le corrupteur en aveux, du contrat verbal conclu avec Alain Mathot: un million pour Deferm et un million pour Mathot. Ce dernier nie avoir reçu le moindre euro de Leroy ou d’Inova dans cette affaire.

La commission des poursuites de la Chambre s’est prononcée en mars 2016 contre sa levée d’immunité parlementaire. Alain Mathot échappe donc à un procès dans le cadre de « faux en écriture, organisation criminelle, corruption passive, blanchiment, abus de biens sociaux, escroquerie, infractions dans le cadre d’enchères publiques et fraude fiscale ».

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