En février, suite au permis de démolition pour des raisons de dangerosité octroyé par la Ville de Liège, le ministre wallon du Patrimoine, René Collin, s’était engagé auprès d’une délégation du Comité de Sauvegarde de la Dentisterie de Bavière à faire analyser, par l’Agence wallonne du Patrimoine – AWaP, l’opportunité d’un classement de ce bâtiment de style Bauhaus. Il y a une dizaine de jours il avait finalement décidé de rendre un avis négatif à ce sujet, suivant les recommandations émises par l’Agence du Patrimoine. La mise à terre de l’ancien institut de stomatologie de l’université, à l’abandon depuis 2001, était donc logiquement inéluctable.

La démolition débute concrètement aujourd’hui. Mais à l’heure où les pelleteuses ont déjà un peu grignoté le bâtiment, le plasticien Alain De Clerck, qui se bat pour préserver ce témoin architectural (il avait notamment entamé une grève de la faim en janvier et lancé une pétition) se lance dans une nouvelle action de résistance. Hier, il a produit sur le site un document datant du mois de décembre 2008 , signé par le bourgmestre Demeyer et le secrétaire communal adjoint Mantovani, dans lequel la Ville s’engage à mettre à disposition gratuitement le bâtiment (gros oeuvre fermé) à une association culturelle et à soutenir le fonctionnement du projet de même que ses demandes de subsides.

Au sein de l’équipe du bourgmestre, on souligne que cet accord est bien connu mais qu’il avait été signé en contrepartie du non-dépôt des signatures de citoyens demandant l’organisation d’un référendum “pour ou contre” une candidature de Liège, comme Mons, au titre de capitale européenne de la culture en 2015. Finalement, le comité (dont faisait partie Alain De Clerck) avait déposé les signatures et la consultation populaire avait eu lieu. Ce qui annulerait l’accord. Notons que les bulletins n’avaient pas été comptés faute d’une participation suffisante aux yeux de la loi.

Il reste que cette condition, qu’il conteste, n’est pas stipulée par écrit. Alain De Clerck accuse donc le bourgmestre Willy Demeyer de ne pas respecter ses engagements et lui demande de surseoir à la démolition, avec un moratoire d’un an. Sa revendication est soutenue par plusieurs conseillers communaux Ecolo et PTB dans une lettre ouverte rédigée ce mercredi. Après avoir un temps parlé de s’immoler, l’artiste-résistant a plutôt invité les sympathisants de la cause à faire la fête dans la nuit de mercredi à jeudi devant l’immeuble et à réfléchir aux futures actions à mener, en cas de refus.

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