Inaugurée en mars 2015, la salle Reflektor, située place Xavier-Neujean, avait été aménagée pour permettre aux organisateurs du festival Les Ardentes de pouvoir disposer d’un nouveau lieu de concerts permanent, après la fermeture définitive de la Soundstation (en 2008). Faute de pouvoir être suffisamment subsidiée, cette infrastructure jadis aménagée dans l’ancienne gare de Liège-Carré avait donc partiellement ressuscité dans le tout nouvel écrin financé à la fois par la Fédération Wallonie-Bruxelles à hauteur de 1,2 million d’euros et par la Ville qui était intervenue pour 700.000 euros.
Moyennant une redevance mensuelle de 3.500 €, l’ASBL Festiv@Liège, liée à l’organisation du festival Les Ardentes, en avait sans surprise obtenu la gestion pour une durée de 10 ans. Or, la convention signée avec la Ville prendra fin au début du mois de janvier 2026. (Une prolongation de 8 mois avait été accordée en 2024.)
Entretemps, l’association a changé de nom et s’appelle désormais Station2Station. En effet, Fabrice Lamproye et Gaëtan Servais, les deux cofondateurs des Ardentes, ont depuis lors décidé de disjoindre les concerts de musiques actuelles organisés toute l’année et ceux des quatre jours du festival axés hip-hop, musiques urbaines et techno-électro.
Au mois d’avril, le conseil communal avait donc approuvé le lancement d’un marché de concession de service public (et donc un appel à candidats) pour faire vivre l’établissement les 10 prochaines années. Il spécifiait que les candidats devaient proposer un montant de redevance annuelle. Mais ce ne sera pas forcément au plus offrant puisque des critères qualitatifs orienteront également le choix qui sera fait (vision sur les équipements nécessaires pour compléter les installations existantes de la salle et la cafétéria, compétences techniques, type de programmation, interactions avec d’autres partenaires culturels de la Ville, etc.).
En outre, le document précisait que le futur prestataire doit prévoir un petit 50.000€ pour rénover l’éclairage et un peu plus de 500.000€ pour remplacer les équipements scéniques « qui datent d’il y a 10 ans et qui sont amortis ». Autre exigence: fournir la preuve d’une expérience dans l’organisation de concerts et/ou événements culturels par le biais d’une reconnaissance de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ainsi que la liste des principaux événements et spectacles organisés au cours des trois dernières années (50 événements minimum / an de type culturel sont attendus dont 25 minimum dans une infrastructure qu’il a en gestion). Mais, selon nos informations, à cause d’un problème dans la procédure, la Ville a dû relancer le marché le 25 août, avec une date limite de soumission fixée au 2 octobre.
Bref, autant dire que le marché était taillé sur mesure pour que l’équipe du Reflektor puisse rempiler. Opérateur qui a reçu pas mal de gros coups de pouce de la Ville, ces dernières années, pour pouvoir consolider sa place en Cité ardente. (Et qui gère aussi l’OM à Seraing) « L’émergence des petits opérateurs est impossible avec la politique culturelle de la ville depuis la naissance du projet en 2015, ce qui rend aussi impossible la professionnalisation d’autres collectifs locaux susceptibles de remettre une offre », pointe le parti Vert Ardent, par l’intermédiaire de la conseillère communale Elena Chane-Alune. Il reste que des opérateurs d’autres villes ont peut-être été en mesure de postuler.
Il faudra donc attendre les résultats, traités cette fois par l’échevine (MR) de la Culture, Elisaberh Fraipont… pour savoir si le Reflektor restera bien le Reflektor jusqu’en 2036.
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