Le dispositif pour les tests automatisés de détection du Covid-19 mis au point par les chercheurs de l’université de Liège retient l’attention au niveau mondial. De partout, les demandes affluent car tous les pays tombent, les uns après les autres, en manque de réactifs. “Accords avec la Suède, l’Allemagne. Demandes de l’Italie, du Pérou, du Sénégal, de l’Afrique du Sud et du Congo… On croule sous les sollicitations internationales pour avoir nos réactifs indispensables pour faire fonctionner les machines de tests automatisés. Plusieurs ambassadeurs nous ont contactés. Tout ça en seulement deux jours“, confirme Fabrice Bureau, le vice-recteur chargé de la recherche qui a lancé la task force composée de neuf des meilleurs chercheurs de l’ULiège (des chimistes de GreenMat ainsi que des biologistes moléculaires du GIGA et du FARAH).

On a eu un coup de génie: l’anticipation. On s’est dit au départ que les produits allaient manquer et qu’il fallait y œuvrer rapidement. Les chaînes de synthèse des réactifs n’ont pas été mises en route à temps par les autres. Nous avons donc de l’avance“, souligne Fabrice Bureau, lui-même biochimie et biologiste moléculaire à la faculté vétérinaire. Cette anticipation va donc permettre de tester plus rapidement 10.000 à 20.000 personnes par jour en Belgique et même davantage de par le monde.

Mais les scientifiques de l’université ont également anticipé un autre problème. Pour faire fonctionner les machines de laboratoire en tests automatisés, il est indispensable de disposer de boites spéciales de 10 x 15 cm, trouées de 96 puits, dans lesquelles les réactions se font simultanément. Or ces plaques Deep Well risquent très probablement de manquer. “Nous avions pensé à commander toutes celles qui étaient encore disponibles chez le fournisseur. On en a donc 300.000 à disposition; c’est assez pour la Belgique mais pas suffisant pour répondre à la demande d’autres pays qui vont inévitablement en avoir besoin.

L’ULiège avait mis une entreprise liégeoise sur le coup (son nom est encore confidentiel en attendant de résoudre certains problèmes de propriété intellectuelle) et va donc être rapidement en mesure d’en faire fabriquer elle-même en région liégeoise afin de pouvoir répondre à la demande internationale sans faire grimper les prix. Dans le même esprit que leurs réactifs synthétiques, fabriquées avec des composants disponibles sur le marché qui seront vendus 5€ alors que les tests commerciaux classiques varient entre 50 et 100€.

Lire aussi: Covid-19: une nouvelle technique de l’université de Liège pour tester 10.000 à 20.000 personnes par jour en Belgique

(Photo : les chercheurs Wouter Coppieters, Dimitri Pirottin et Laurent Gillet au laboratoire GIGA/FARAH/GreenMat. En incrustation, une plaque 96 puits.)


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