Les conseils communaux de lundi et mardi sont consacrés aux débats sur le budget 2022 de notre ville: finances communales au sens strict, police et CPAS. Élaboré tard et après moult discussions par la majorité PS-MR, dans un contexte de crise (Covid, inondations, hausse des prix de l’énergie, attaque informatique et triple indexation salariale), il est présenté à l’équilibre notamment grâce à la première libération d’un prêt en cinq tranches annuelles consenti par la Wallonie et remboursable sur 30 ans. Ce “Plan Oxygène” amène 78,8 millions d’euros cette année, qui vont permettre d’éviter d’augmenter les taxes, de ne pas licencier, d’effectuer certains investissements ou d’importants travaux malgré le contexte difficile, de payer les coûteuses anciennes pensions de la Ville, d’augmenter le budget du CPAS et de la police ainsi que d’injecter de l’argent dans les écoles. Tout est résumé ici. Mais, en échange du prêt, un plan de gestion demandé par la Région sera présenté en juin.

Côté économies et solutions structurelles, notre (première) échevine des Finances et du Budget, Christine Defraigne, a dessiné des orientations lors d’une conférence de presse ce samedi, en restant assez évasive quant aux chiffres: “Il y aura des économies d’échelle grâce à une mutualisation de certains services ‘support’ comme les parcs automobile et informatique couplée à une diminution des frais de fonctionnement (dont une baisse des subsides de 10% pour certaines associations, ndlr). De plus, la contribution de la Ville à certaines intercommunales sera rediscutée afin qu’elle soit plus juste.” Le bourgmestre a ajouté que le crédit spécial de recettes a été supprimé cette année. Il s’agit d’un poste de recettes inscrit au budget visant à préfigurer les dépenses budgétisées pour l’exercice et qui ne seront pas engagées. La Ville attend aussi des résultats d’investissements dans l’efficacité énergétique des bâtiments.

S’engouffrant dans ce manque de clarté, les partis d’opposition Vert Ardent et cdH ont tous deux mis en exergue l’avis cinglant du directeur financier de la Ville, Michel Mans. Déjà critique par rapport au budget 2021, il n’y est pas allé avec le dos de la cuiller cette année. Soulignant une méthode d’élaboration chaotique, des imprécisions et des modifications de dernière minute, il écrit que si le budget est certes une prévision “il n’en demeure pas moins que l’équilibre du service ordinaire est un trompe-l’oeil, fait de paris hasardeux et de chausses trappes. Les investissements, s’ils sont conformes aux instructions budgétaires, génèreront des charges de dettes qui compliqueront la réalisation des futurs exercices.” Pour la cheffe de groupe Vert Ardent, Caroline Saal, le Plan Oxygène “est bien un crédit à rembourser, qui continue de gonfler la dette d’une ville exsangue“. Benoît Bouchat, son homologue cdH pose la question: “Est-ce qu’il faut croire le directeur financier ou bien faire confiance au Collège?

Signe supplémentaire de tension: le directeur financier a pratiqué la politique de la chaise vide tant à la commission du budget qu’à la conférence de presse qui a eu lieu samedi. (Michel Mans nous affirme de son côté qu’il n’avait pas été invité à ladite conférence et qu’il était connecté mais qu’il n’est pas intervenu en commission.) “C’est un fonctionnaire, et les fonctionnaires ne sont pas toujours enclins à faire des heures supplémentaires le week-end“, a taclé le bourgmestre. Ambiance…


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