En 2009, en duo avec sa fille, le chocolatier Jean Galler plantait son premier pied de vigne sur un terrain de 2.500 m² situé à Vaux-sous-Chèvremont. Douze ans après, celui qui s’est depuis lors relancé dans la boulangerie-pâtisserie poursuit l’aventure viticole de son petit domaine Septem Triones en visant une production annuelle de 1000 bouteilles en biodynamie. Mais s’il se revendique encore comme un passionné, le chocolatier-viticulteur n’y va pas avec le dos de la cuillère en ce qui concerne les tarifs qu’il pratique.

Un simple pinot blanc est en effet affiché à 70€ la bouteille. Et les tarifs grimpent à… 95€ pour un chardonnay ou un syrah. “Ce syrah est très bon“, confirme Eric Boschman, sommelier bien connu qui fait référence dans notre pays. “Mais ce n’est pas ce qui peut justifier son prix, pour un niveau de qualité comparable à ce que fait Vin de Liège où l’on ne débourse pas plus de 20€“, analyse celui qui a eu l’occasion de goûter les fameux vins Galler. Alors pourquoi de tels prix pour ce qu’il est difficile de considérer comme de grands crus?

Certains consommateurs cherchent la rareté et sont donc prêts à payer pour des éditions limitées“, poursuit le sommelier. C’est aussi l’avis de Jessica Mathy, consultante en vins qui a le vent en poupe avec les dégustations de son Experience Vins: “Le marketing joue pour beaucoup, en regard d’un nom déjà connu et d’un domaine qui reste confidentiel dans la mesure où il ne se positionne pas très fort au niveau commercial.

Marketing, rareté? Pour Jean Galler, les choses sont simples. En 2019 et 2020, il a produit chaque année entre 700 et 800 bouteilles. “Et avec tout le travail que l’on fait, avec notamment deux personnes qui travaillent à mi-temps sur cette activité, cela me coûte 60.000€. Faites le compte, ces deux années-là j’ai perdu de l’argent“, explique le viticulteur liégeois qui affirme également sa volonté de se positionner dans l’excellence. “Par exemple, nous sommes peut-être les seuls à passer régulièrement dans nos vignes pour enlever à la ‘pince à épiler’ les mauvais grains de raison, ce qui nous permet d’attendre parfois jusqu’au mois de novembre ou même décembre avant de vendanger des grappes à parfaite maturité, sans altération. Grâce à cela, nos vins affichent un pH idéal“, s’ennorgueillit celui qui reste un vrai artisan mais aussi, tout de même… un bon commerçant.


Suivant : Météo: encore une belle journée
Précédent : Tram: “le planning actuel n’est pas fiable”, estime le bourgmestre

► Une erreur ou une proposition d'article, contactez-nous.

×